C’est par la prière que mon engagement va prendre sens
Le 28 septembre 2019 à Nice, seize chevaliers, six dames et un ecclésiastiques rejoignaient l’Ordre du Saint-Sépulcre. Parmi eux, une jeune femme, Christelle. Celle-ci a accepté de répondre à quelques questions sur son cheminement dans l’Ordre et son engagement au service des chrétiens de Terre Sainte.
Bonjour Christelle, pourriez-vous nous expliquer rapidement qui vous êtes ?
Je suis originaire de Besançon en Franche-Comté, et je suis venue à Bordeaux pour poursuivre mes études à Sciences Po. Après plusieurs expériences professionnelles dans des missions humanitaires, j’ai rejoint en 2018 un laboratoire de recherches en tant qu’assistante médicale.
Depuis 2017, j’ai rejoint la commanderie Aquitaine Nord. Après un cheminement spirituel mené avec ma marraine, j’ai été investie à Nice le 28 septembre 2019.
Comment avez-vous connu l'Ordre du Saint-Sépulcre, et qu'est-ce qui vous a donné envie de le rejoindre ?
J’ai connu l’Ordre à la suite de la messe d’adoubements et d’Investitures de septembre 2017, à la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Cette célébration m’a profondément marquée. La liturgie déployée était particulièrement belle et priante. L’hymne « Lauda Jerusalem » qui rythme l’entrée des chevaliers et dames est resté gravé dans ma mémoire, si bien que le chanter ensemble le jour de mon entrée dans l’Ordre m’a singulièrement émue.
En octobre 2017, j’ai eu la chance d’avoir un temps de partage avec les responsables bordelais de l’Ordre, avant de commencer à participer aux rencontres mensuelles. Ils m’ont présenté la vocation de l’Ordre et la profondeur de sa mission, en insistant sur l’appel intérieur. Ces mots m’ont sincèrement touchée. J’ai très vite assimilé le besoin d’un discernement profond pour nourrir ma volonté de servir mes frères de Terre Sainte.
« Nous ne choisissons pas d’entrer dans l’Ordre du Saint-Sépulcre, nous y sommes appelés ».
J’ai ensuite participé à ma première réunion en décembre 2017. J’ai appris à connaître mes futures confrères et consœurs tout au long de ces deux dernières années, faisant éclore mon souhait de les rejoindre.
Avez-vous l'intention de vous rendre bientôt en Terre Sainte, et qu'attendez-vous particulièrement de ce pèlerinage ?
Je porte l’ardent désir de vivre l’expérience d’un pèlerinage en Terre Sainte très rapidement pour ainsi me mettre en chemin à la suite du Christ à Bethléem, Nazareth, Béthanie, ou d’autres lieux saints tels que le mont Carmel …
Mon attente est nourrie en particulier par le témoignage d’un de mes confrères, qui nous expliquait que sa vocation au sein de l’Ordre après son adoubement avait pris tout son sens à la suite de son premier pèlerinage en Terre Sainte. Ses paroles résonnent maintenant d’une façon beaucoup plus concrète.
Vous venez d'être investie Dame du Saint-Sépulcre. Que retenez-vous de ces cérémonies ?
Plusieurs moments m’ont marquée, et tout particulièrement la veillée d’armes. Comme son nom le laisse entrevoir, elle m’a permis de préparer spirituellement mon engagement. Intérieurement, je m’en remettais, avec les impétrants de ma promotion, à l’intercession de la Cour Céleste, ainsi qu’à la prière des chevaliers et ames, et particulièrement de ma marraine, pour prononcer solennellement la promesse de m’engager fidèlement.
À nouveau, les mots du président de ma province me reviennent en mémoire : « nous ne choisissons pas d’entrer dans l’Ordre, c’est une vocation, nous y sommes appelés ». C’est ce qu’illustre la devise sur inscrite sur notre blason, « Deus lo Vult » : au-delà de l’héritage pluriséculaire qu’elle exprime, elle montre l’exigence de mon engagement et que je m’en remets à plus grand que moi.
À la lumière de cette promesse prononcée la veille de mon investiture, cette devise a pris tout son sens grâce à l’invocation de l’Esprit Saint par le Veni Creator. En effet, seul l’Esprit Saint pouvait me donner la force de promettre de bouche et de cœur que je me sentais prête à devenir dame au sein de l’Ordre du Saint-Sépulcre.
Le passage de l’homélie nous appelant à prendre soin du Corps du Christ, à l’image de Joseph d’Arimathie et de Saint Joseph, a nourri ma prière et mon action de grâce tout au long des cérémonies d’investiture.
Maintenant que vous êtes Dame, comment pensez-vous vivre votre engagement au quotidien ?
Au quotidien, c’est par la prière que mon engagement va prendre sens. La prière des chevaliers et dames est devenue une de mes prières quotidiennes. Elle me permet de m’unir à l’Église universelle et à mes frères de Terre Sainte. Je me confierai ainsi que mes consœurs et confrères de promotion à notre sainte patronne, sainte Myriam de Jésus-Crucifié.
Parmi les jeunes de votre âge, certains connaissent l'Ordre, ou sont passionnés par la Terre Sainte, mais hésitent à nous rejoindre. Qu'auriez-vous à leur dire ?
Deux engagements ont été nécessaires pour nourrir mon désir personnel d’appartenir à l’Ordre du Saint-Sépulcre, outre mon attachement spirituel et personnel à la Terre Sainte : dans un premier temps, vivre mensuellement l’eucharistie aux côtés de mes confrères et consœurs en manteau, en union toute particulière avec nos frères de Terre Sainte, a permis d’approfondir mon attachement à la terre natale du Christ, matrice de ma foi. Puis la participation aux réunions mensuelles, où les exposés des « quart d’heure Terre Sainte » et, in fine, les temps d’enseignement avec notre aumônier ont nourri mon discernement et mon attachement à ma future commanderie.
En outre, voir les membres de ma commanderie lors de célébrations diocésaines fut aussi important pour que je comprenne le fonctionnement institutionnel de l’Ordre et sa responsabilité au sein de mon diocèse pour apporter un soutien matériel et spirituel à nos frères de Terre Sainte.
L’attachement à la Terre Sainte que certains jeunes peuvent vivre et expérimenter à travers leurs premiers pèlerinages est primordial pour préparer leurs cœurs. Ensuite, il faut apprendre à connaître nos confrères et consœurs qui nous sont donnés en commanderie, pour que l’amour pour la Terre Sainte porte du fruit et donne sens à un engagement fidèle au sein de l’Institution pontificale qu’est l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
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