Retour sur les adoubements d'octobre 2018
C’est sous le patronage de sainte Catherine de Sienne que s’est placée la trentaine d’impétrants qui a été reçue dans l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem lors des cérémonies d’adoubements et d’investitures des 5, 6 et 7 octobre 2018. Ainsi la promotion a-t-elle mis l’accent sur la recherche d’unité nécessaire à la conduite des chrétiens, aussi bien dans le registre temporel que dans le spirituel. Il est vrai que la sainte, tout au long de sa courte vie, a œuvré sans relâche à l’unité des baptisés. Tenue en haute estime par le pape Grégoire XI, elle le persuade, en 1376, de mettre fin à la papauté d’Avignon pour revenir à Rome ; et le nouveau successeur de Pierre, Urbain VI, fait droit à ses supplications, acceptant de signer la paix avec Florence, alors en guerre contre le Saint-Siège au sujet de ses États dans l’Italie centrale. De même, après l’élection de l’antipape Clément VII qui marque le début du grand schisme d’Occident, elle entame une « croisade de prières », préconisant la charité comme remède aux problèmes de l’Église. Quant à la vie spirituelle selon la sainte, elle consiste à contempler la Passion du Sauveur, à l’imiter en tout, à devenir un autre Christ, à désirer la croix. Bref, à marcher avec lui sur un « chemin de vérité » dont le but n’est rien moins que l’union avec Dieu.
Comment ne pas évoquer, dans la circonstance, la prédication de l’Abbé Sylvain Brison adressée aux impétrants, lors du recueillement précédant la veillée d’armes ? Il y fut question des plaies du Messie d’Israël et du salut par la croix : ces plaies et cette même croix qu’arborent sur leur habit les chevaliers, dames et ecclésiastiques du Saint-Sépulcre. Car c’est au prix du sang que nous avons été rachetés, tout comme nous sommes appelés à blanchir nos vêtements dans le sang de l’agneau. Or ce chemin de vérité, ce grand désir d’union, nous avons eu la grâce d’en saisir le symbole à travers la procession qui, ce vendredi soir, a pénétré dans l’Église lumineuse, et pour tout dire refaite à neuf, de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou. Quel bel appel à la sainteté ! Quelle illustration du service ! Que tant de chevaliers soient rassemblés pour accueillir les impétrants qui formeront avec eux ce corps unique qu’enveloppera l’unique manteau de l’Ordre.
Ce puissant esprit de corps, les impétrants l’ont encore éprouvé le lendemain, lors du Chapitre conduit par le Lieutenant pour la France, le général Jean-Marie Faugère. Bien entendu, tout était plus feutré, plus studieux, plus retenu. Toutefois, en évoquant le parrainage des séminaristes francophones de Beit-Jala, le financement des projets en Terre sainte ou bien l’organisation des pèlerinages, les intervenants sont apparus si impliqués dans leur mission qu’il aurait été bien difficile de ne pas consoner avec eux.
De même, l’après-midi, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, et en présence du Cardinal Grand Maître Edwin O’Brien, le peuple réuni à l’occasion des rituels d’adoubement et d’investiture ne formait qu’un seul cœur dans le Christ-Jésus. Le passage de l’épée, la remise des manteaux, les lectures, les chants et la magnificence de la liturgie, tout concourait à renforcer l’impression d’unité. En témoignent les accolades échangées à l’issue des cérémonies : pas une âme qui n’ait vibré à l’unisson. D’ailleurs, à la basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem, Anne d’Antras, de la province de Bordeaux, était investie de concert avec sa promotion, portant le témoignage de notre engagement à tous dans le lieu source qui l’aura suscité. Voyons-y une image du Christ-tête animant son corps, qui est l’Église.
Pour filer la métaphore, notons que, le dimanche matin, la messe d’action de grâce présidée par le Grand Prieur de l’Ordre, Monseigneur Aubertin, a été célébré dans la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre ; là où le Très Saint Sacrement est adoré sans interruption depuis 1885. Nuit et jour, on y pratique en quelque sorte une relève de la garde. Car le Ressuscité l’a promis : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin de l’âge. » Or, si nous gardons un tombeau vide, c’est peut-être pour ne pas oublier que le Christ est présent dans son éloignement. Présent dans l’eucharistie, bien sûr. Mais aussi quand deux ou trois sont réunis en son nom. Et à plus forte raison, quand les membres de l’Ordre témoignent les uns envers les autres de cette vraie charité qui les lie dans l’Esprit. Par conséquent, réjouissons-nous qu’amis et familles aient senti combien cette vraie charité entourait la promotion sainte Catherine de Sienne, que cela soit à travers la bienveillance des responsables, la joie des chevaliers et dames, ou encore la sollicitude des parrains et marraines.
Ainsi ces journées furent-elles vraiment belles et pieuses ; des journées sur lesquelles le Père a répandu sa grâce et sa miséricorde, déployant la tunique sans couture de son Fils sur chaque participant.
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